Les lectures numériques de soi
par Ariane Mayer
Résumé
Ce travail s’inscrit dans une réflexion philosophique sur les transformations de la lecture littéraire dans l’environnement numérique. Nous questionnons les enjeux des nouvelles formes et techniques de textualité du point de vue de la subjectivité, telle qu’elle se construit et s’interprète à la lumière de la lecture. Cette réflexion s’appuie sur deux hypothèses. La première, énoncée par Proust dans « Le Temps retrouvé », pose que « chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même », faisant ainsi de la lecture une matrice de subjectivation privilégiée, un lieu où le soi tout à la fois advient et se discerne. La seconde a été formulée par la neurologue Maryanne Wolf : « nous sommes la manière dont nous lisons ». Outre l’histoire qui est nous contée, les pratiques et techniques empiriques de l’acte de lecture participent eux aussi à notre constitution ontologique. Aujourd’hui, ces composantes empiriques sont bouleversées par le numérique qui offre de nouveaux supports, formes textuelles et espaces de lecture. Notre ré-flexion se situe à la rencontre entre une série de transformations technologiques et les métamorphoses herméneutiques qui en résultent. Si le livre a longtemps été une médiation pour se lire soi-même et un modèle de compréhension du monde, que devient notre relation à autrui et à soi quand il cède place à des objets inédits ? Nous abordons la lecture littéraire numérique comme un prisme à travers lequel interroger le devenir de la subjectivité contemporaine. Cette recherche invite à méditer sur le renouvellement de l’imaginaire esthétique, de l’imaginaire social et de l’imaginaire existentiel qu’éveille la rencontre du texte à l’heure électronique.
Source : theses.fr.
REVUE DE PRESSE
Les lectures numériques de soi [Thèse]
Renouvellement des imaginaires à l’heure électronique
Quand on aime lire et qu’on se prépare pour un voyage, la question des livres à emporter se pose. Livres papier, simple, dense ou papier bouffant, qu’on aura envie de tenir et peut-être de sentir ou bibliothèque numérique sur liseuse ou tablette, chargeur et batterie d’appoint…
Dans nos choix, on pourra retenir d’emporter uniquement la thèse d’Ariane Mayer, qui fera bien notre miel. Elle nous guidera dans le labyrinthe de ce que signifient les pratiques de lecture et d’écriture pour l’émergence et la transformation de soi, à l’heure du numérique.
L’écrit est accessible en ligne, on peut le lire sur ordinateur, tablette, mobile multifonction / téléphone intelligent. Visuellement, il est construit de manière classique, mais il contient des ouvertures vers de vastes champs du savoir. Il nous replace par exemple dans l’épaisseur historique de la matérialité des textes et nous fait prendre conscience d’idées reçues sur notre manière de lire des livres papier, qui est en somme assez récente. De là, des portes s’ouvrent et on se remet soi-même en jeu dans cette histoire.
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