Le loisir littéraire aujourd’hui – 2018
Volume 1 – Numéro 3 – 5 mai 2018
Le troisième numéro de notre bulletin LE LOISIR LITTÉRAIRE AUJOURD’HUI 2018 est maintenant disponible gratuitement.
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L’éditorial traite de l’autonomie de l’auteur amateur. Un article aborde la question des entreprises étrangères de services d’édition représentées au Québec. Le dossier consacré à la mise en page se poursuit dans ce numéro.
ÉDITORIAL
Visons l’autonomie de l’auteur amateur
Par Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
serge-andre-guay@manuscritdepot.com
Le rêve d’écrire et d’être lu entraîne plusieurs auteurs hors des frontières de la simple pratique culturelle en amateur. Ils deviennent ce qu’il est désormais convenu d’appeler des « auteurs entrepreneurs ». À ce titre, ils entrent en compétition entre eux et avec l’industrie traditionnelle du livre. Dans ce contexte, le lectorat naturel (proches, amis et connaissances) ne suffit plus, car il faut être lu par le plus grand nombre. Pour ce faire, ils adoptent alors des pratiques commerciales plus ou moins adaptées à la vente. Pour ces auteurs entrepreneurs, la pratique culturelle en amateur ouvre la voie à une véritable carrière.
On ne saurait s’opposer aux ambitions de ces auteurs entrepreneurs. Par contre, peut-on encore parler d’un loisir, d’une pratique culturelle en amateur dans leur cas ?
La Fondation littéraire Fleur de Lys est d’avis qu’une meilleure définition des frontières du loisir littéraire à titre de pratique culturelle en amateur s’impose, ne serait-ce que pour jeter les bases d’une politique gouvernementale propre au secteur. Les deniers publics en loisir littéraire doivent-ils financer les activités des organismes de soutien aux auteurs entrepreneurs ou uniquement celles des auteurs amateurs ou encore les deux ?
Tant et aussi longtemps que nous ne disposons pas de frontières claires du loisir littéraire, son développement au sien des loisirs municipaux demeurera incomplet et anémique, ou, si vous préférez, entre les mains d’une industrie privée qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
Par exemple, est-ce qu’un auteur peut être à la fois membre de la Fédération québécoise du loisir littéraire (FQLL) et de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois (UNEQ) ? La première représente les amateurs et la seconde est un syndicat professionnel. Cet auteur peut être un écrivain professionnel qui souhaite venir en aide aux auteurs amateurs membres de la Fédération québécoise du loisir littéraire, moyennant rétribution. La FQLL se présente implicitement comme une plateforme de vente de services aux auteurs amateurs. Cet auteur peut aussi être membre de la Fédération québécoise du loisir littéraire pour promouvoir ses livres auprès des autres membres de l’organisme comme on le constate sur la page Facebook de la FQLL. Dans les deux cas, le lien relève d’un commerce avec l’auteur amateur devenu un simple client. Et c’est là tout le problème. L’auteur amateur n’est pas considéré comme un citoyen à qui l’on offre des services publics en loisir ou des services communautaires financés par des deniers publics.
L’approche commerciale endémique sévissant au sein de cette pratique culturelle en amateur du loisir littéraire n’aborde pas l’auteur comme un citoyen, à l’instar de tous les autres citoyens qui s’adonnent eux aussi à des pratiques culturelles en amateurs en profitant d’une offre publique, notamment au sein des services de loisirs municipaux. Certes, certaines offres de services publics impliquent une forme d’échange commerciale liée au coût d’inscription et au matériel, mais le citoyen acquiert une autonomie par apprentissage plutôt que de demeurer dépendant d’offres de services privés qu’il peine à évaluer.
En loisir littéraire, visons l’autonomie de l’auteur amateur avec une formation complète et PUBLIQUE de toutes les étapes liées à l’écriture et la publication.
ENQUÊTE
Sociétés étrangères de services d’édition représentées au Québec
Par Serge-André Guay, président éditeur
Fondation littéraire Fleur de Lys
serge-andre-guay@manuscritdepot.com
PUBLIBOOK et LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS sont deux entreprises françaises représentées au Québec par LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. selon le Registre des entreprises du Québec. Dans la section HISTORIQUE du site web de LES ÉDITIONS NÉOPOL, on peut lire à l’année 2010 : «Lancement des activités de Publibook et de la Société des Écrivains au Québec, à titre de représentants et de coéditeurs de ces maisons d’édition françaises.»
Sur le site web canadien de PUBLIBOOK (publibook.ca), la mention légale se lit comme suit : «www.publibook.com est édité par la SAS Publibook au capital de 228 888 euros, 175 boulevard Anatole France Saint-Denis – téléphone 01.84.74.10.24, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 453 879 306 et dont le numéro de TVA est le FR 42453879306. Siret : 45387930600026.» Cette mention légale nous réfère à une entreprise française même si nous sommes dans un site web dont l’adresse (URL) est .ca (.canada).
L’URL publibook.ca fut enregistré par Les Éditions Neopol Inc. le 24 novembre 2004. PUBLIBOOK possède un autre site web à l’URL publibook.com détenu par PUBLIBOOK. La mention légale est la même sur le site publibook.com et publibook.ca. En plus d’être présent en France (Publibook.com) au Canada (Éditions Publibook), PUBLIBOOK est aussi présent en Suisse (PUBLIBOOK, Text & Gestaltung), en Irlande (PubliBook Ireland) et au Brésil (PubliBooks) selon le Global Register of Publishers de l’Agence internationale ISBN.
Quant à LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS, la mention légale est la même sur leurs sites .ca et .com : «www.societedesecrivains.com est édité par la SAS Publibook au capital de 228 888 euros, 175 boulevard Anatole France Saint-Denis – téléphone 01.84.74.10.20, immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Paris sous le numéro 453 879 306 et dont le numéro de TVA est le FR 42453879306. Siret : 45387930600026.»
PUBLIBOOK et LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS affirment avec force leur présence au Québec, notamment, en participant à certains salons du livre et en offrant aux auteurs une distribution en librairies. Si les activités commerciales de PUBLIBOOK et de LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS au Québec contribuent à l’économie d’ici, les profits nets demeurent entre les mains des sièges sociaux de ces entreprises en France.
La contribution de ces entreprises françaises à l’économie québécoise profite avant tout, sauf avis contraire, à l’entreprise LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. dont le siège social se trouve à Montréal. L’entreprise compte trois actionnaires : JONATHAN CHODJAÏ, MICHAEL GALVEZ et, une entreprise française, LES NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ dont le «nom commercial» est LE PETIT FUTÉ. Ainsi, une part des profits nets générés par LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. revient à la société française LES NOUVELLES ÉDITIONS DE L’UNIVERSITÉ. On trouve aussi LE PETIT FUTÉ dans la liste des «Autres noms» de LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. Autrement dit, LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. représente aussi LE PETIT FUTÉ au Québec. Bref, LES ÉDITIONS NÉOPOL INC. est en partie de propriété française et représente cette actionnaire au Québec sous son nom commercial, LE PETIT FUTÉ. C’est compliqué.
La grande question : est-ce que LES ÉDITIONS PUBLIBOOK et LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS paient des impôts au Québec et au Canada ? Pas nécessairement. Parce que leurs activités en territoire canadien et québécois relèvent d’une entente de représentation avec une société québécoise. LES ÉDITIONS PUBLIBOOK et LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS n’ont qu’une seule activité officielle au Canada et au Québec, celle d’être représentés par une société québécoise. Mais je suis peut-être dans l’erreur.
Contrat de publication – Car le contrat de publication proposé à un auteur québécois par PUBLIBOOK indique que la transaction commerciale se réalisera au Québec. En effet, dans ce contrat de publication, PUBLIBOOK donne son adresse à Montréal (l’adresse de son représentant sans nommer ce dernier). On peut être confus, car il est aussi précisé que le contrat a été préparé à Saint-Denis en France, siège social de PUBLIBOOK. Dans le bas de page du contrat, on peut lire l’identification française de l’entreprise et son numéro d’enregistrement en France : «Éditions Publibook – SAS au capital de 228 888 € – R.C.S. Bobigny 453 879 306 – SIRET : 453 879 306 000 26 – Code NAF : 5811Z».
Dépôt légal au Québec – Dans son contrat de publication, PUBLIBOOK écrit : «L’éditeur conservera enfin un exemplaire de l’ouvrage tiré afin d’effectuer le dépôt légal obligatoire à la Bibliothèque Nationale du Québec». Et tout laisse croire que ce soit le cas. Mais Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) précise sur son site web que le dépôt légal doit comprendre, non pas un, mais deux exemplaires : «Depuis 1968, les livres et brochures doivent être déposés en deux exemplaires». Cette mention se rapporte à l’article suivant de la loi B-1.2 – Loi sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec : «20.1. Un éditeur qui publie un document doit, à chaque édition, dans les sept jours de sa publication, en déposer gratuitement deux exemplaires auprès de Bibliothèque et Archives nationales.» La loi parle du dépôt légal d’un seul exemplaire dans l’article suivant : «20.5. Malgré les articles 20.1 et 20.4, l’éditeur dépose un seul exemplaire d’un document : 1° s’il appartient à une catégorie de documents publiés déterminés par règlement; 2° lorsque le prix au détail du document se situe entre deux montants fixés par règlement.» Est-ce le cas pour PUBLIBOOK ? Je ne sais pas.
Dépôt légal au Canada – PUBLIBOOK ne mentionne pas le dépôt légal à Bibliothèque et Archives Canada dans son contrat d’édition. On trouve tout de même une dizaine de références à PUBLIBOOK dans le catalogue de Bibliothèque et Archives Canada. Est-ce des dépôts effectués par PUBLIBOOK ou par l’auteur lui-même ? On retrouve aussi trois types de mentions de l’éditeur : «Paris : Publibook, 2001.», «Paris, France : Publibook, [2012?]» et «Montréal (QC) Canada : Publibook, [2016].» Est-ce Paris ou Montréal ? Est-ce une occasion Paris et à une autre occasion Montréal ? Et lorsqu’il est mentionné «Montréal», faut-il conclure qu’il s’agit d’une activité commerciale au Québec de PUBLIBOOK ou de son représentant (LES ÉDITIONS NÉOPOL INC.) ? C’est encore compliqué.
Le marché québécois – Quoiqu’il en soit, les entreprises étrangères de services d’édition, PUBLIBOOK, LA SOCIÉTÉ DES ÉCRIVAINS, LULU.COM, AMAZON – KINDLE DIRECT PUBLISHING, BLURB, IBOOKS AUTHOR, KOBO WRITING LIFE, BOOKELIS, IGGYBOOK, JE PUBLIE, LIBRINOVA… s’accaparent du marché québécois. Cette compétition étrangère freine le développement de services d’édition par et pour les auteurs québécois et leurs lecteurs. Le développement de ces entreprises étrangères en sol québécois profite du vacuum dans le secteur des services d’édition au Québec. Et face à une concurrence étrangère aussi agressive, les initiatives québécoises ne disposent pas des ressources pour livrer bataille à armes égales.
Nos gouvernements refusent de soutenir les initiatives québécoises de services d’édition en ligne en réservant tous leurs programmes d’aides à l’édition traditionnelle. Au commencement des années 2000, un porte-parole de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) a confié à la Fondation littéraire Fleur de Lys que l’absence de tels services d’édition en ligne au Québec s’explique par une absence de la demande en nos frontières. Pourtant, à cette époque, au sud en comptait déjà plus de 300 éditeurs libraires en ligne et, outre Atlantique, plus d’une soixantaine dont une trentaine en France. Or, non seulement il y avait une telle demande au Québec, comme l’a démontré la Fondation littéraire Fleur de Lys dès 2003, mais cette demande a poussé nombre d’auteurs amateurs québécois dans les bras d’entreprises étrangères au fil des ans. Les initiatives québécoises disposent de peu de moyens pour se faire connaître et demeurent dans l’ombre des entreprises étrangères. Et c’est sans compter les projecteurs de nos médias braqués sur les moindres mouvements de ces grandes entreprises étrangères plutôt que sur nos propres initiatives dans le secteur.
Conclusion – Aux mains de ces entreprises étrangères, le loisir littéraire perd son âme, car il se voit réduit à une relation d’affaires dont l’auteur demeure dépendant.
La Fondation littéraire Fleur est d’avis que le seul moyen de recadrer le loisir littéraire dans une pratique culturelle en amateur repose sur le développement de l’autonomie de l’auteur, de l’écriture au lancement de son livre en passant par l’édition. Nous croyons qu’il revient aux municipalités de développer des programmes d’activités permettant à l’auteur amateur d’acquérir la plus grande autonomie possible.
Aux rencontres avec des écrivains professionnels et aux ateliers d’écriture déjà au programme des bibliothèques municipales, doivent s’ajouter des ateliers de correction et de révision, de mise en page et de typographie, de conceptions des couvertures et de maquettes pour l’imprimeur et de promotions du livre.
MISE EN PAGE
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